Pratyahara et la technique de Antar Mouna

admin • mars 07, 2017
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Une bonne technique pour aboutir à Pratyahara (la cinquième branche du yoga selon Patanjali et qui consiste en retirer nos sens vers l’intérieur) est, selon moi, la pratique de Antar Mouna.
Apprendre à fixer son attention est une donnée indispensable à toute démarche de yoga car les forces mentales sont au départ dispersées.

Antar Mouna est une très bonne technique pour mettre en place une démarche d’observation et elle est complémentaire avec toutes autres pratiques de yoga que on a l’habitude d’exercer.

Cette pratique nous apprend à considérer que la méditation est tout d’abord un acte d’observation.

On doit aboutir ici à une seule chose: ne pas être impliqué et entraîné par ce qui est en train de se produire, que ce soit un bruit extérieur, une sensation dans le corps, une pensée ou une image mentale.
On devient observateur au lieu d’ignorer ce qui existe et de vouloir imposer le silence.
C’est ainsi une attitude de témoin que l’on privilégie: être témoin de l’environnement, être témoin de soi-même, avoir la possibilité d’être conscient du dehors ou du dedans ou des deux à la fois.
Les différents stades d’antar mouna fonctionnent sur la base d’une observation objective, soit du corps, soit des sens, soit du mental.

Progressivement, un vrai prathyaara s’installe, dans le sens où nous ne pouvons réellement nous détacher d’une chose qu’après avoir appris à la connaître.

Le résultat n’est ni une coupure ni un appauvrissement mais une véritable maîtrise de notre propre matériau, sans l’ombre d’un jugement, d’un rejet ou d’une lutte menée au nom de principes auxquels nous avons adhéré sans savoir comment les concrétiser dans le vécu.

Cette technique nous incite l’essentiel: se connaître et s’accepter tel que l’on est, tout en ayant plus de moyens pour gérer les pensées, les associations d’idées, les émotions, etc.

Cette qualité de témoin, appelée drashta en sanskrit, est présente en nous du fait de la capacité de double conscience que la nature a donné aux êtres humains.

Mais nous devons l’exercer et la fortifier.
En suivant la technique d’antar mouna, nous pouvons non seulement apprendre à nous intérioriser sans créer de conflit interne mais aussi entreprendre une véritable purge psychologique.

Le silence intérieur, antar mouna, naît de lui-même lorsque toute lutte a cessé.

Le Tantra, qui est en fait à la base de tout le yoga, préconise de prendre conscience de ce que l’on est, et de mettre en place un processus de transformation, en vue d’établir la santé, l’équilibre et la paix.

Travailler sur soi implique tout d’abord une reconnaissance et une acceptation, sans que ces constatations ne soient entachées par des jugements, des rejets ou des inhibitions.

Le problème réside à ce stade. Préférons-nous imaginer ce que nous voudrions être ou bien acceptons-nous de nous voir tels que nous sommes ?

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